Brigitte Marionneau

"…Lorsqu'elle évoque la "genèse de l'œuvre"  Brigitte Marionneau parle de "dépôt géologique, de sédimentation" : "Ma création est faite par strates", analyse-t-elle. Quelles sont ces strates ? De toute évidence, sa plastique porte les empreintes d'un vif sentiment de la nature, d'une présence au monde réceptive et contemplative...

Dans l'art de Brigitte Marionneau …ce qui se donne à voir, c'est la métabolisation d'impressions, d'émotions, de souvenirs, la cristallisation dans la céramique de ce qui, issu de l'extérieur, est intériorisé par l'artiste.

Certaines pièces, de dimensions pourtant modestes, évoquent des architectures monumentales oniriques, entre Cité des immortels de Borges et Petra, cités mystérieuses d'un Lovecraft ou des plasticiens Anne et Patrick Poirier – en particulier ses sculptures en forme de cylindre et d'allure énigmatique nommées Camera obscura. Dans certaines œuvres, d'étroits espacements, profonds, rappellent des paysages de gorges ; ailleurs, les formes creusées évoquent des ravinements naturels par lesquels s'écoulent les eaux. Et les serpentements parallèles de certaines pièces font penser tout autant à des reliefs de dunes d'un point de vue zénithal, aux irrégularités laissées par la mer sur le sable humide ou encore aux marais salants des environs de Guérande où elle vit… "

Mikaël Faujour (F), journaliste et critique d’art,

membre de l’association internationale des critiques d’art (AICA).